Formation biplace

 

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Préformation qualification biplace parapente à Clecy

 Le week-end du 1er et 2 avril 2000, s'est déroulé à Clecy, la préformation Q-Bi parapente organisée par la ligue de vol libre de Basse Normandie. Le " Cru 2000 " était composé de 14 élèves biplaceurs venus de six départements :

6 du Calvados, 4 de la Manche, 1 de Loire Atlantique, 1 du Maine et Loire, 1 d'Ile et Vilaine, et 1 du Nord.

Le stage était encadré par Valérie Furlani, monitrice brevet d'état, RRF et responsable du stage, Jean-Pierre Marie, moniteur fédéral et président de la ligue de vol libre de Basse Normandie, François Cuizinaud conseiller technique régional et Dominique Chevalier, élève moniteur, tous biplaceurs.

Le suivi de l'intendance a été assuré avec efficacité et gentillesse par Colette tandis que Pierre biplaceur expérimenté a aussi apporté aide et conseils judicieux aux moments opportuns.

Le point de ralliement était la crêperie de Saint-Omer. La météo du week-end annonçait un vent de Sud Ouest faible à modéré, tournant Sud.

Samedi matin, tandis que la pluie humidifiait un peu plus le paysage de la " Suisse Normande ", un tour de table permettait à chacun de se présenter et d'expliquer ses motivations pour cette formation.

Constatation :

Des hommes d'âge mûr, souvent en charge de responsabilités dans leurs clubs respectifs (plusieurs présidents, etc  .) conscients des éléments nouveaux à intégrer afin d'aborder cette formation :

- sécurité et confort du passager, aspects psychologiques

- responsabilité à endosser par le pilote, définition du cadre juridique

          - analyse météorologique précise et sûre, sans marge d'incertitude

          - éléments techniques spécifiques au biplace :charge alaire, polaire des vitesses

Après le repas, la balise météo du site indiquait un vent de Sud à Sud Ouest fort, de 30 à 40 km/h avec rafales à 50km/h.

La superbe base de canoë-kayak de Pont d'Ouilly accueillit la joyeuse troupe afin de tester les connaissances de chacun, par un QCM du brevet de pilote. Il faisait froid et humide, mais les esprits s'échauffèrent afin de puiser au cour de la mémoire les souvenirs diffus des notions théoriques étudiées quelques années auparavant : météo, mécavol, réglementation. Vite les petites cases étant cochées (certains devront s'acheter des lunettes, et oui avec l'âge !), chacun voulut prendre l'air.

Et de l'air, il n'en manquait point. Tel les héros du célèbre film " Twister " le convoi s'ébranla sur les chemins boueux pour grimper sur la pente école au mont du père. Trois ateliers furent organisés par nos formateurs avisés afin de tester nos capacités en technique individuelle monoplace. Monoplace, oui mais avec ce vent capricieux, c'était du biplace avant l'heure surtout lorsque l'on vit certains aides décoller, accrochés à la sellette de celui qu'il s'évertuaient à maintenir au sol. Les sketches s'enchaînèrent et les éclats de rires fusèrent, ponctuées par les cris des malheureux en exercice. Au programme, slalom, course pilotée, montée d'aide désaxée, etc. Et test suprême, concocté par notre CTR préféré, le gonflage en aveugle, un sac sur la tête, face à la voile avant de se faire en général détwister dans la première rafale venue ! Reconnaissons tout de même son adresse pour libérer au passage la tête du malheureux condamné traîné vigoureusement en effet SPI. Heureusement que l'herbe était grasse et touffue.

L'évaluation solo étant correcte pour tous, il fallait cependant pour valider la session effectuer un grand vol en tant que pilote. Après ces émotions, débriefing et goûter à la crêperie, avant de repartir sur le terrain, chaussettes sèches aux pieds pour les plus prévoyants afin de découvrir la spécificité du matériel, le positionnement pilote passager. Avec le vent fort, une voile solo suffisait amplement pour tester les premières courses pilotées par les équipages (soigneusement constitués afin d'équilibrer la charge alaire, poids plume -poids lourd, ou deux poids moyens).

Après cette rude journée qui se termina fort tardivement, la douceur du foyer pour les " locaux " ou le joli gîte de Clecy pour les autres, attendait les pilotes épuisés. Tant pis pour les retardataires, il ne restait que des lits doubles !

Dimanche, la météo toujours grise annonçait un vent de sud-est modéré qui faisait frémir les branches bourgeonnantes. Que faire ? Il fallait que chacun effectue au minimum un grand vol en tant que pilote. Radio à la main, guidé par Jean Pierre, le convoi serpenta sur les chemins. Première halte, le décollage de Saint-omer que certains découvraient. Analyse rapide, vent travers, donc rouleaux. Il y avait certes la Roche à Bunel à Thury Harcourt mais le décollage aux dires de certains est technique et peu de biplaceurs s'y aventurent. A l'arrivée du convoi sur le site, le " gendarme " des lieux, Jean Pierre, officiait allouant à chaque véhicule une place précise afin de ne pas encombrer le chemin rural.

Surprise, le vent était pile face, le soleil apparaissait, mais c'est un décollage falaise, avec sa caractéristique, un gentil rouleau arrière en retrait dans la zone de gonflage. Impressionnant pour un premier décollage en bi. Mais c'était compter sans l'aide efficace et rassurante de nos valeureux moniteurs toujours prompts à agir, le geste juste pour regonfler un bord d'attaque hésitant ou pour stopper l'élan d'un équipage qui fait quelques jolies frontales au bord du vide. Les premiers décollage commencèrent, certains auraient aimer profiter des quelques bulles thermiques, çà " tenait " sur la crête, mais le vent risquait de monter, il fallait enchaîner. François attendait dans la prairie marécageuse, les pieds au frais, observant avec soin la réalisation du plan de vol prévu : PTU avec point d'aboutissement. Finalement, chaque équipage a fait la rotation et tous les pilotes ont pu effectuer leur vol. Chacun a apprécié la justesse d'analyse de nos formateurs qui nous a permis d'exploiter cette courte fenêtre météo. Sans leur aide expérimentée et rassurante, beaucoup n'auraient pas osé tenter ce décollage technique.

Dimanche après midi, débriefing au club de canoë de Pont d'Ouilly. Analyse du vol d'abord par le passager : checklist, verbalisation des consignes, décollage, impression en vol et atterrissage.

Quelques morceaux choisis :

Un formateur : " on vous a un peu mis dans le trou ".

JFK : " Je n'aime pas être passager cela me fait peur ".

Son pilote : " il stresse ! ! "

Finalement atterrissage en " barfoot " du passager qui souhaite laisser sa trace dans la boue normande.

Alain : " Heureux en vol , comme c'est agréable d'être passager, je regarde les petits oiseaux, les lapins, et dis, tu n'es pas un peu long, t'es trop long, ehhhh. la haie.la haie. ouf il était temps ! ! !.

Hubert : " déco et vol impeccable, mais atterrissage sans arrondi, je fléchis les genoux et splasch, un placard dans la boue avec le pilote sur le dos ".

Discussion technique sur le choix des écarteurs rigides ou souples. Sécurité oblige, Pierre choisit sans hésiter les écarteurs souples afin de pouvoir mieux faire corps avec son (sa) passager(e).

Résultats des QCM de la veille: révision à prévoir pour la plupart.

CONCLUSION

Finalement grâce au choix judicieux de nos formateurs, le week-end de préformation a été une réussite malgré des conditions météo humides et ventées (pauvre Alain, président du club des Archanges, qui aime tant la douceur du foyer, heureusement qu'il avait ses pantoufles et ses bouteilles de vin " sorties du four "). Seule erreur, certains ont oublié d'emmener leurs bottes.

Vite, il faut maintenant sécher et nettoyer les voiles afin de réaliser au minimum dix grands vols avant de s'inscrire à la formation, compactée pour les uns ou modulaire pour les autres.

Serge

    

 " Examen final " qualification biplace parapente à St Omer Clécy
 
Le week-end du 9 et 10 septembre 2000 s'est déroulée à St Omer-Clecy la phase finale de la formation modulaire pour l'obtention de la qualification biplace :
12 pilotes sont présents venus du Calvados, de la Manche, de Loire Atlantique, du Maine et Loire d'Ile et Vilaine , d'Ile de France et du Nord.
Le stage est encadré par Jean-Pierre Marie, moniteur fédéral et président de la ligue de vol libre de Basse Normandie, Dominique Chevalier, élève moniteur et Gilles Marteau, directeur technique de l'école de vol libre AILE MAINE .
L'intendance est assurée avec gentillesse et efficacité par Colette et Hubert.
La fête des crêtes prévue durant ce week-end est annulée à cause de la pénurie de gasoil .Un minibus de location piloté avec brio par Joël permet d'économiser le précieux carburant tout en assurant la navette pour la bonne cinquantaine de vols effectués durant le week-end.
Samedi matin une jolie mer de nuages bas flotte sur la petite vallée de l'Orne, " le St Hilaire Normand ". La météo est au grand bleu comme tout le week-end d'ailleurs et un léger vent météo souffle du Sud Est. Les premiers vols se déroulent au décollage de St Omer, entre biplaceurs, de nouveaux binômes inédits ayant été constitués par nos formateurs :la séparation est difficile pour certains " vieux couples ", mais il faut étudier les variations de charge alaire : les petits légers avec les grands lourds et vice et versa, ce qui provoquera quelques situations cocasses au décollage. Le passager plus léger devant décolle avant son pilote et cours dans le vide. La situation est plus complexe, lorsque le passager est plus lourd, le pilote déjà en l'air lors de la course de décollage doit alors " haranguer et cravacher " sa monture tout en tenant fermement les rênes pour assurer le pilotage de l'attelage. Gilles et Jean-Pierre assurent la sécurité du décollage tout en observant d'un oil averti les petites erreurs de chacun.
A l'atterrissage, Dominique, toujours au bon endroit, nous attend, assis dans l'herbe fraîche et tendre, son stylo à la main pour analyser l'approche en PTU et l'arrondi final.
Déjà Midi , Colette assure comme d'habitude, les sandwiches pour tous. D'agaçantes fourmis s'invitent au repas, venant s'abattre sur le pique nique improvisé.
Le vent en profite pour tourner au Nord Est, et la joyeuse troupe doit partir vers le site de St Marc d'Ouilly suivie par les prétendants aux baptêmes qui affluent.
Jean-Marie constitue les équipages et nous voilà mis en situation avec de " vrais passagers ".Le stress se lit sur le visage des passagers et même parfois sur celui des pilotes. L'atterrissage est moins engageant : une prairie étroite, vent travers, et comme cible interdite un gros godet de grue qui attend patiemment au centre du terrain pour avaler un pilote trop imprécis et son malheureux passager. En entrée de terrain , un vieux marronnier inquiétant pour les pilotes, fait le bonheur de Dominique, une fois de plus au bon endroit, qui se prélasse à l'ombre en observant les atterrissages. Serge et Pierre tenteront d'y faire une sieste en coupant la radio, mais Jean-Pierre les remettra autoritairement sur le droit chemin de la navette. Sanction: la vaisselle du soir. Les baptêmes s'enchaînent toute l'après-midi faisant l'émerveillement des passagers d'un jour. Eole qui a enfin daigné se réveiller en soirée permet enfin au faibles charges de prolonger le vol.
Serge et Patrick, poids plumes sont frustrés car les grands ou gros passagers leur sont toujours attribués tandis qu' Alain, Pierre et les autres . se voient confier de jeunes et jolies passagères. Quant à Claude et son superbe Bi Bêta, il " s'éclate " à faire voler des enfants, les parapentistes de demain .
Il est déjà 20h30. Débriefing au gîte. Chacun expose ses impressions, ses difficultés. Unanimité pour "  la banane " qui illumine le visage des passagers lors des atterrissages . Les angoisses sont souvent masquées et se manifestent de différentes manières. Le briefing du pilote est essentiel, pour obtenir la confiance et la coopération optimum. La concentration est indispensable pour s'isoler du public. Chacun souligne que les consignes demandées ont été exécutées à la lettre par tous les passagers. Un rappel à l'ordre cependant, mimé par Jean-Pierre à l'égard d'Alain qui opère une prise en charge psychologique et physique des passagères un peu trop rapprochée. L'apéritif avec dégustation de cidre, poiré et vins de pays précède le repas préparé par Colette, Hubert, Merhdad et Manue. Le barbecue est astucieusement improvisé dans la brouette. Alain, échaudé lors du briefing, se venge à table en mimant à son tour, du geste et surtout de la voix, Jean-Pierre lors d'une sortie de pêche en mer, qui réclame un seau pour ne pas salir l'océan .Même le retour au port s'avère difficile, " effet de sol " oblige.
Il se fait tard, vite il faut dormir car demain matin nous attend le contrôle théorique.
Un QCM de 26 questions extraites de la préparation au brevet de pilote , soigneusement sélectionnées par Gilles est d'abord proposé au candidat. Deux d'entre eux gagneront une superbe fiche météo pour parfaire leur connaissance en ce domaine. Ensuite 6 questions rédactionnelles sont soumises aux candidats :Météo, approche de l'activité et méca vol .
Après les sandwiches assurés par Hubert, l'après- midi s'est terminée sur le site de St Omer Clécy où une foule enthousiaste de plus de 150 personnes attend les biplaceurs. Jean -Pierre, homme orchestre enthousiaste, bondissant et virevoltant, gère l'organisation des vols : " Vous voyez que l'on vole bien ici " . La radio nous informe que l'on vole simultanément sur les trois sites d'orientations différentes : Thury Harcourt, St Marc d'Ouilly et St Omer. Le vent est faible et capricieux rendant les décollages difficiles. La manche à air installée par Patrick est précieuse. Hubert s'évertue à tenir la foule en haleine en repoussant de plus en plus loin les limites de sa course d'envol, réussissant même à parcourir au troisième essai, une bonne longueur du tremplin delta. Le quatrième essai sera le bon. Claude enthousiasme la foule qu'il vient survoler avec des enfants dont les parents ne sont pas peu fiers.
En fin d'après-midi, Gilles, calme dans la tempête, reçoit chacun au " confessionnal ", expliquant et pardonnant à chacun ses petits défauts. Jugement final, 12 obtentions de la qualification biplace. Les stagiaires studieux ont obtenu 16, 5/20 de moyenne en théorie 8/10 en pratique .
Malgré la demande importante du public, les souhaits de baptêmes ne peuvent être tous réalisés faute de temps. Il restera aux nouveaux qualifiés à se mettre à l'ouvre dans leurs clubs respectifs afin de faire découvrir au plus grand nombre, notre merveilleuse activité .
Un grand merci à la ligue de Basse Normandie et à son dynamique président, organisateurs de cette formation essentielle pour la promotion de notre activité.
Serge 

 

 

 

   

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